Neon - Prière de garder le silence

Violences conjugales, séquestration, exploitation économique, exorcisme forcé… NEON a enquêté sur les violences subies par des femmes membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.

on mari m’a giflée, insultée, a brisé plusieurs de mes téléphones, m’a poussée dans les escaliers, m’a cramponné la tête en me la fracassant sur le volant de la voiture. » Elevée dans le milieu traditionaliste de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Victoire*, 32 ans, a connue une enfance heureuse dans sa famille adoptive. En 2009, à 20 ans, elle épouse un homme un peu plus âgé qu’elle fréquente depuis déjà plusieurs années. Lui aussi est un fidèle de la Fraternité. Tous deux s’installent en Vendée. Selon leurs croyances de fer vents catholiques, ils auront six enfants tout au long de leur relation. Pour autant, Victoire vit un calvaire. Après an d’union, son mari, déjà insultant, commence à lui donner des coups : « J’ai déposé une main courante à la gendarmerie de mon village, mais pas de plainte. J’étais encore dans la culpabilité, même si je commençais à réaliser que son comportement n’était pas normal. Il venait de me casser le sternum, c’était très grave. » La police saisit le parquet ; le mari de Victoire est condamné à 18 mois de prison dont 10 avec sursis.

Timothée de Rauglaudre, Jade Serrano