Elles sont le réceptacle de toutes les souffrances des élèves mais devant l’immensité de leur tâche, elles craquent à leur tour
Elles ne le font pas vraiment pour elles. Il y a bien ces revendications salariales, pour redonner du prix à leur labeur et remplumer un pouvoir d’achat qui s’érode chaque année un peu plus (avec un début de carrière à peine à 1 500 ¤ net). Mais lorsqu’elles vous abordent, c’est d’abord pour vous parler de l’insondable souffrance qu’elles ne parviennent plus à éponger. "Moi je suis payée comme je suis payée, tant pis. J’ai travaillé aux urgences et auprès des adolescents en hôpital psychiatrique, de toute façon on n’a jamais vraiment été reconnue, ce qui compte avant tout c’est de faire quelque chose pour les enfants", confie, fataliste, Laurence Katz, infirmière scolaire au collège Louise-Michel à Marseille.
Romain CANTENOT