C’EST L’HEURE DE PAYER la fracture. Elle est générationnelle et ne cesse de se creuser sur fond de basculement démographique. Derrière le mouvement « Nicolas qui paie », c’est toute une génération qui vient demander des comptes à celle qui l’a précédée. Celle des boomers, ces enfants nés après la seconde guerre mondiale et ayant profité de la prospérité des trente glorieuses. Eux sont nés après, à partir du choc pétrolier de 1973, durant ce que l’économiste Nicolas Baverez avait appelé en son temps « les trente piteuses ». Trente années marquées par le déclin économique de la France, l’explosion de la dette publique, le chômage de masse, l’immobilisme politique et l’incapacité de l’Etat à se réformer. Et dont ils estiment aujourd’hui payer les pots cassés. Trente années qui se prolongent sur la génération suivante.
F.-X.B.