Libération - L’espace, un «bien commun de l’humanité» plutôt qu’un dépotoir

Alors que des agences spatiales et des entreprises travaillent à développer l’aventure extraterrestre, il s’agit pour Susie Pottier, chercheuse en anthropologie, d’appliquer l’esprit du «Traité sur l’espace».

L’homme le plus riche du monde veut coloniser Mars - il le crie sur tous les toits depuis vingt ans. Début septembre encore, Elon Musk déroulait son planning dans un salon d’entrepreneurs : «Ça peut être fait d’ici trente ans, pourvu qu’on augmente de manière exponentielle le tonnage envoyé sur Mars.» Le patron de SpaceX et de Tesla semble croire qu’il suffit d’une grosse fusée pour que l’humanité s’installe sur la planète rouge (c’est moins de la naïveté qu’un discours marketing pour faire monter la mayonnaise autour de son mégalanceur Starship, car SpaceX a besoin de subventions pour financer son développement). «Nous sommes une espèce multiplanétaire et devons atteindre la redondance planétaire», assène Elon Musk pour justifier son projet, car «il y a toujours un risque d’annihilation de l’humanité sur Terre - soit par autodestruction, soit à cause d’une catastrophe naturelle».

Camille Gévaudan