L’accès plus réglementé aux sites pornographiques favorise le retour inattendu de la revue papier. Plus chaude que glacée.
E LLES ÉTAIENT D’ORDINAIRE CACHÉES – ou du moins, pas placées au niveau du regard.En ce début d’été 2025, dans un kiosque parisien du 18e arrondissement, une pile de revues « Playboy » trône sur le comptoir. Dernière fournée : le magazine, qui publie désormais majoritairement en ligne, a sorti une « nouvelle formule », plus épaisse, pour le printemps-été 2025. La confirmation de cette tendance par le gérant est rapide. Les allers-retours du gouvernement français sur la loi de contrôle de l’âge sur les sites pornographiques ont boosté les ventes d’érotisme sur papier glacé, sourit-il. Il l’avoue volontiers, lui ne demande pas la carte d’identité des acheteurs, tant qu’ils n’ont pas l’air trop jeunes. De toute façon, « les lois de régulation sont largement dépassées à l’ère numérique : il suffit d’un VPN [un réseau privé virtuel qui protège les données, ndlr] pour contourner les interdictions, rendant toute censure techniquement inefficace », note Ludi Demol Defe, docteure en sciences de l’information et de la communication.
SARAH BONY