Maurice Ravel, en avant la musique ! par Karol Beffa. Equateurs/France Musique, 208 p., 14 €.
Karol Beffa prévient d'emblée : « le Ravel de ce livre est mon Ravel ». C'est précisément cette subjectivité assumée qui nourrit l'intérêt de l'ouvrage. Qui est donc ce Ravel-là ? Celui des Miroirs , de Daphnis et Chloé , incarnation du coloriste sensuel, autant que le créateur « limpide » (mais ne l'est-il pas toujours ?), celui du Quatuor. L'auteur décrit Scarbo, le gnome que peint le dernier volet de Gaspard de la nuit , comme « aussi malicieux que malin », là où l'on pourrait plutôt percevoir une créature féroce et insaisissable, et qualifie la partition de « festival de pièges » là où s'impose à nous son caractère cauchemardesque. Mais, répétons-le, il s'agit ici d'un Ravel intime, qui plus est vu par un compositeur - ce qu'est avant tout Karol Beffa.
Bertrand Boissard